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Albain est amoureux
9 février 2006

Petite Sophie, je parle de toi ...

Je l'ai rencontré en école. Nous avons fait partie de la même promotion, mais pourtant nous ne nous sommes vus la première fois qu'en deuxième année (il faut vous dire que j'étais assez fantomatique et en troisième année encore certains me demandaient si j'étais nouveau). Ce fut à l'occasion d'un cours qui avait lieu en amphithéâtre. Alors que je passais devant Sophie dans le couloir qui mène à la salle de cours, celle-ci s'est tournée vers moi et m'a regardé. Je ne saurais pas dire s'il s'agissait là d'un coup de foudre mais pour ma part j'ai immédiatement senti qu'il se passait quelque chose de spécial. Je lui ai rendu son regard et j'ai tout de suite regardé les détails de son visage, ses yeux bleus assez petits, sa bouche, son visage un peu enfantin, une petite veine sur sa tempe droite qui dessinait un petit angle droit, et ses cheveux bruns légèrement bombés vers l'arrière.

Nous sommes entrés dans la salle et nous sommes installé, Sophie s'asseyant deux rangs devant moi, légèrement sur la droite. Et à plusieurs reprises lors du cours elle s'est retournée vers moi pour me regarder. J'étais alors assez surpris, et aussi un peu amusé car son attitude était tout sauf discrète, vu que nous n'étions pas très éloignés l'un de l'autre et qu'en se retournant ainsi elle tournait carrément le dos au professeur. Mais je dois dire que de mon côté je sentais quelque chose qui se passait en moi, quelque chose que je ne savais pas encore définir mais qui me donnait chaud.

Le soir, en rentrant chez moi, je me suis précipité sur le trombinoscope de l'école que j'avais enregistré sur mon ordinateur portable. Après quelques instants de recherches je suis tombé sur sa fiche. Il y avait sa photo où je la trouvais très mignonne, et j'y ai donc appris qu'elle s'appelait Sophie, était adhérente du BDA (bureau des arts - personne n'y faisait d'activité artistique ou presque mais passons) et qu'elle venait du Nord.

Plusieurs jours ont ensuite passés avant que je ne la revois. Ce fut en salle informatique. J'étais assis devant l'imprimante car je devais éditer un rapport urgemment (nous étions très nombreux dans ce cas). Je suis donc face au mur, à ma gauche se trouve la porte de la salle. Quelques minutes après que je me sois installé, je perçois Sophie qui entre dans la salle, et semble vouloir se diriger vers l'imprimante. Mais en me voyant elle s'arrête net, visiblement perturbée. Elle attend ainsi quelques secondes et décide finalement de venir.

Moi (la voix un peu tremblante):"tu veux imprimer?" (Qu’est-ce que c'était con ça...)

Elle:"Euh oui."

Moi:"Je vais pas te dérange longtemps, j'ai quasiment fini."

Elle:"Ok. Merci."

Je ne vais pas vous raconter toutes les fois où nous nous sommes croisés de la sorte, mais très rapidement j'ai senti qu'elle prenait une place grandissante dans mes pensées. C'est même venu très vite, et je me suite retrouvé rapidement à penser à elle tous les jours, à la chercher dans les couloirs, à tenter de me renseigner discrètement sur les cours qu'elle suivait, les gens qu'elle fréquentait, etc. Au bout de quelques jours seulement, je pensais à elle presque sans arrêt, à son visage, à son attitude, je guettais le moindre indice qui témoignerait d'un intérêt qu'elle aurait pour moi, un regard, une gêne. Je prononçais fréquemment son prénom, parfois à haute voix lorsque j'étais seul (c'est quelque chose que je fais toujours quand je suis amoureux, c'est même un signe extérieur auquel je fais attention et qui me permet de savoir où j'en suis dans mes sentiments), où de façon plus camouflée.

Nous nous regardions souvent lorsque nous nous croisions, souvent de loin, dans les couloirs ou les halls, en cours aussi. Mais nous avions tous les deux très peurs je crois. Nous n'osions jamais nous arrêter pour discuter ensemble. En tout cas moi j'avais clairement peur. Mais ce n'était pas vraiment une peur de l'aborder, c'était une peur des sentiments qui gonflaient en moi et que je sentais de plus en plus envahissants. J'ai dû me rendre à l'évidence au bout de quelques semaines: je ne pensais plus du tout à Anaïs, je passais mes journées entières mes pensées arrêtées sur l'image de Sophie, bref je l'aimais. Mais pas juste un peu. Non, je l'aimais énormément, et ça grandissait encore.

J'ai appris par hasard un soir où j'allais au cinéma avec un gars avec qui je m'entendais assez bien que Sophie avait un copain. J'en ai été aussi surpris que  blessé. Surpris parce que Sophie continuait à me regarder tant qu'elle pouvait partout où l'on se croisait. Et blessé bien sûr à cause de mon amour pour elle.

Puis vint le jour où je lui fis ma déclaration. Nous étions en salle informatique à nouveau, mais chacun dans une des deux pièces qui la compose, ces deux pièces étant séparées par une grande baie vitrée. J'ai aperçu Sophie quitter la salle dans laquelle elle était, sans doute pour aller aux toilettes pensé-je alors. Et quasiment machinalement, sans bien penser à ce que je faisais, je me suis levé, vraiment comme guidé par une force extérieure, et je suis allé vers les toilettes pour l'y croiser. J'y suis arrivé juste au moment où elle en sortait. Voici ce que fut notre échange (au mot près, si)

Moi (sentant confusément ce que j'allais dire, mais très absent à moi-même à ce moment là):"Sophie, je peux te dire un mot s'il te plaît?"

Elle (sentant qu'il s'agissait de quelque chose de spécial et visiblement peu rassurée):"Oui..."

Moi (à ce moment là j'ai presque l'impression de ne plus rien contrôler):"Voilà, je sais que tu as un copain mais moi je t'aime et... enfin c'est quelque chose de très difficile à dire pour moi... mais voilà je voulais te le dire et... enfin c'est vraiment très difficile à dire pour moi (j'ai insisté parce que j'ai senti qu'elle s'était bloquée dès mes premiers mots, elle était devenue toute rouge et me regardait comme pétrifiée, et surtout parce que je voulais lui faire comprendre que pour que je surpasse cette peur qui m’avait déjà tant coûté c'est que vraiment je l'aimais énormément) enfin voilà.... excuses moi de t'avoir dérangée". J'ai fini par ces derniers mots pour l'obliger à réagir et à me dire quelque chose.

Elle (sortant de sa torpeur et commençant à retourner vers la salle informatique):"C'est  pas grave!" Avec un grand sourire.

A ce moment là une amie assez proche de Sophie est arrivé et, non sans jeter un regard de questionnement en entendant Sophie, me dit: "Gaston tu as oublié ton ordinateur sur ta table." En effet, en quittant la salle informatique j'avais juste pris avec moi mon sac mais j'avais laissé toutes mes affaires étendues sur la table, ordinateur compris.

Après avoir récupéré mes affaires je suis rentré chez moi, heureux. Heureux d'abord parce que j'avais finalement franchit le pas, et après avoir manqué Anaïs à cause d'une peur dont je me suis longtemps maudit, j'avais su dire mes sentiments. Mais surtout heureux parce que pendant quelques instants je lui avais parlé, j'avais pu la regarder de près, j'avais fait partie de sa vie durant ce court échange, et encore plus, j'avais été là pour elle, uniquement pour elle. Je m'étais presque donné en quelque sorte. En fait j'ai compris plus tard que je n'avais pas vraiment pu faire autrement que de lui déclarer mes sentiments. C'était devenu trop fort pour moi, ça me débordait et je sentais de plus en plus que je perdais le contrôle sur ce que je faisais et ressentais. Cette déclaration était une évidence quasi physique. C'est mon corps qui m'avait guidé pour la faire, ni ma tête, ni même mes sentiments aussi étrange que cela puisse paraître. (à suivre...)

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